Thème : On peut faire quelquefois d’un désagrément un atout.
Raconter, de préférence sur mode léger et sans allusion à l’actualité
votre plus beau souvenir de petit désagrément
UN OLIVIER TOMBE DU CIEL
Je ne sus pas vraiment à l’époque, pourquoi un beau matin olivier débarqua à la maison, la valise à la main ! Papa voulait un garçon, Yéyé ma sœur ainée un petit frère et j’imaginais donc qu’ils avaient du se le procurer quelque part, sans accorder beaucoup d’importance quant à sa provenance.
Son arrivée pour le moins qu’on puisse dire ne m’enchanta pas et ne m’apporta dans l’immédiat que des désagréments! N’étais je pas le garçon, certes un peu manqué, que mon père avait toujours souhaité, alors pourquoi donc s’en était-il allé chercher un autre ! De plus il me prenait ma place de petite dernière et je me sentais soudainement très à l'étroit !
Habillé un peu kitsch, les cheveux à la brosse, le visage barbouillé de mercurochrome, Olivier, c’était son nom, ressemblait à Doupic, un petit hérisson craintif, bien mal en point, que j’avais un jour récupéré sur le bord de route. Comme mon porc épic, dès que je l’approchais, il se mettait en boule, sortant là ses aiguilles, prêt à me transpercer. Cela ne présageait rien de bon !
Son esprit rebelle dû je suppose venir rapidement à bout de mes résistances et bien évidemment comme mon porc épic une fois apprivoisé, mon petit inconvénient de départ devint pour moi au fil du temps sans même que je m'en rende compte, le plus beau des avantages et le plus tendre des petits hérissons de la terre. Très vite nous devinrent inséparables, complices et surtout solidaires dans l’adversité.
Régulièrement une dame Bourrel, tout de noir vêtue, les cheveux poivre et sel venait à la maison, pour prendre disait elle de ses nouvelles puis un jour, sans que je comprenne pourquoi, elle embarqua celui qui pour moi était devenu « mon petit frère ».
Je ne saurais pas dire, là non plus, combien de temps Olivier resta chez nous ! Deux ans, peut être trois ! Ce dont je suis sûre en revanche, c’est qu’il m’avait fait fondre comme neige au soleil tant nous étions devenus proches !
Son départ eut l’effet pour nous d’une secousse sismique qu’on n’a pas vu venir et qui vous laisse à terre, les quatre fers en l’air ! Cet après midi là le tremblement de terre fut si puissant que nous dûment nous cachés tous deux dans le grenier, espérant ne pas être emportés par les vents violents qui tout d’un coup s’étaient levés !
Papa rentra dans une colère folle en découvrant que son p’tit gars s’en était allé. Maman et yéyé, rapatriées dans la cuisine, n’en finissaient pas de pleurer.
Quant à moi, toutes les pommades apaisantes que l’on me mit ce jour là ne purent résorber cet énorme bleu au cœur que je m’étais fait en tombant !
Olivier alla en fait retrouver sa vraie maman qui, mais nous ne le savions ni l’un ni l’autre parce que trop petits pour comprendre les histoires des grands, nous l’avait confié momentanément.
Bien sûr nous nous revîmes souvent et malgré la distance et séparation qui s'étaient imposées à nous, les liens ne se défirent jamais.
Texte extrait de "Dans le torrent de mon enfance" remodelé pour le thème proposé : Lien ici